Les luxations acromioclaviculaires peuvent être réparées sous arthroscopie pendant les premières semaines. La stabilisation secondaire est plus complexe.
Qu’est-ce que l’articulation acromio-claviculaire?
L’acromion est une partie de l’omoplate qui soutient l’ensemble du membre supérieur.
La clavicule est fixée au thorax.
L’articulation acromio-claviculaire relie le thorax et le membre supérieur.
En cas d’instabilité acromion-claviculaire, la clavicule reste à sa place mais l’omoplate et tout le membre supérieur descendent de quelques centimètres entraînant une déformation visible (instabilité verticale). Ce déplacement s’accompagne très souvent d’un déplacement postérieur de l’acromion (instabilité horizontale).
Qui est exposé aux luxations acromion-claviculaires?
Ce sont essentiellement les sportifs, plus souvent les hommes que les femmes et surtout les pratiquants de sport de contact.
Les luxations acromio-claviculaires représentent 30 à 50% des traumatises de l’épaule [Dragoo 2012].
Classification des entorses et luxations
Les lésions sont difficiles à classer d’une façon très rigoureuse et il est parfois difficile de définir le stade 3.
– Le stade 1 est une simple entorse sans rupture ligamentaire. L’articulation est douloureuse mais la radiographie est normale et il n’y a pas de luxation.
-Le stade 2 est une véritable rupture ligamentaire mais il n’y a pas de déformation visible et la radiographie de face est pratiquement normale. A ce stade il peut s’agir d’une instabilité postérieure horizontale sans surélévation de la clavicule.
– Au stade 3 la clavicule et l’acromion ne sont plus au même niveau sur la radiographie de face , tous les ligaments sont rompus. La déformation est évidente.
-Au stade 4 la clavicule qui peut s’incarcérer dans le muscle trapèze.
– Au stade 5 la clavicule ne revient pas à sa place lorsqu’on appuie dessus.
Quels examens faut-il faire avant l’intervention?
- Les radiographies sont indispensables et doivent obligatoirement comparer le côté traumatisé au côté sain. Les radiographies souvent être faites suivant des procédures particulières pour mesurer le déplacement:
Vertical de bas en haut par l’incidence de Zanca
Horizontal d’avant en arrière par le profil axillaire. - L’IRM est parfois utile pour évaluer l’état des ligaments coraco-claviculaires, du muscle trapèze, de la coiffe des rotateurs et de l’articulation entre l’humérus et la glène de l’omoplate.
Y a t il souvent des lésions associées
Oui, les lésions associées soient présentes dans 40% des cas. Il est parfois nécessaires de les réparer dans le même temps opératoire. Toutefois ce n’est pas systématique car il peut s’agir de lésions anciennes, qui existaient avant le traumatisme et qui n’étaient pas gênantes.
Quelles sont les indications chirurgicales?
Les stades 1 et 2 ne sont jamais opérés et guérissent tout seuls en 2 à 3 mois.
Les stades 4 et 5 sont le plus souvent opérés.
Au stade 3, l’indication opératoire est fonction de l’âge, de l’activité professionnelle et sportive [Stucken 2015, Kim 2015].
En l’absence d’intervention, la déformation sera définitive car il n’y a aucune possibilité pour que l’acromion remonte spontanément à la même hauteur que la clavicule. Cette déformation n’a pas toujours de retentissement fonctionnel et permet parfois une reprise de toutes les activités y compris sportives. Toutefois, beaucoup de patients restent gênés par des douleurs, une faiblesse ou un ressaut, surtout lors des gestes avec le bras en hauteur [Boileau 2010].
L’intervention consiste reconstituer les ligaments pour maintenir l’acromion et la clavicule à leur position anatomique. On utilise des ligaments artificiels ou un transfert de ligament local.
Lorsque l’intervention est pratiquée sous arthroscopie, les séquelles cicatricielles sont très discrètes. L’intervention consiste à reconstruire le ligament entre l’apophyse coracoïde et la clavicule.
Les interventions donnent de bons résultats mais exposent à des risques de complications comme toutes les interventions chirurgicales.
Quelle que soit la technique, les activités de force ne peuvent pas être reprises avant 3 mois.
Quand faut-il opérer?
Pendant les 3 premières semaines après l’accident, il est possible de faire cicatriser les ligaments anatomiques par une ligamentoplastie sous arthroscopie et les résultats sont meilleurs [Song 2014].
Au-delà de ce délai, la stabilisation est plus difficile. Malgré le renforcement par des ligaments biologiques en plus de la ligamentoplastie et éventuellement l’excision de l’extrémité de la clavicule, les résultats ne sont pas toujours aussi bons.
Références
– Dragoo JL, Braum HJ, Bartlinski SE, et al. Acromioclavicular joint injuries in National Collegiate Athletic Association football: data from the 2004-2005 through 2008-2009 National Collegiate Athletic Association injury surveillance system. Am J Sports Med 2012;40:2066–71.
– Boileau P, Old J, Gastaud O, Brassart N, Roussanne Y. All-arthroscopic weaver-Dunn-Chuinard procedure with double-button fixation for chronic acromioclavicular joint dislocation. Arthroscopy 2010;26(2):149–60
– Charlton Stucken, MD, Steven B. Cohen, MD. Management of Acromioclavicular Joint Injuries. Orthop Clin N Am 46 (2015) 57–66
– Suezie Kim, M.D., L.T., M.C., U.S.N., Alan Blank, M.D., and Eric Strauss, M.D. Management of Type 3 Acromioclavicular Joint Dislocations. Current Controversies. Bulletin of the Hospital for Joint Diseases 2014;72(1):53-60
– Song T, Yan X, Ye T. Comparison of the outcome of early and delayed surgical treatment of complete acromioclavicular joint dislocation. Knee Surg Sports Traumatol Arthr 2014
Dernière mise à jour le 7 décembre 2017