L’arthroscopie du coude permet de traiter sans ouverture chirurgicale, l’ostéochondrite disséquante, l’épicondylite, les corps libres ou la raideur du coude.
Vue des surfaces articulaires antérieures du coude sous arthroscopie.
En haut l’humerus, en bas à gauche la tête radiale, en bas à droite l’apophyse coronoïde de l’ulna.
Excision de corps libres intra articulaires du coude
Les corps libres intra articulaires entraînent des douleurs et des blocages articulaires. Ils peuvent provenir de plusieurs causes suivant l’âge.
- Chez les adolescents, l’osteochondrite disséquante est un trouble de la croissance localisé, qui provoque une nécrose et un exclusion d’un fragment ostéocartilagineux.
- Chez les adultes, la chondromatose est une maladie rhumatismale bénigne avec production de corps libres intra articulaires par la synoviale.
- Chez les adultes âgés, c’est l’arthrose qui est la cause la plus fréquente.
Le diagnostic est suspecté en consultation et confirmé par un arthroscanner. Cet examen est réalisé par un radiologue. Il consiste à injecter un produit de contraste dans l’articulation avant de faire un scanner. Les corps libres sont comptés et localisés facilement.
Sur cette coupe scanner de profil, l’articulation a été remplie par un liquide radio opaque qui apparaît en blanc.
La flèche blanche indique un corps libre dans le compartiment antérieur de l’articulation.
L’arthroscopie du coude est une technique utile pour retirer les corps libres par de toutes petites ouvertures, sous anesthésie régionale en ambulatoire.
Ci-dessous: un corps libre intra articulaire provenant d’une ostéochondrite chez un adolescent.
Corps libre intra articulaire du coude (flèche bleue) chez un adolescent atteint d’ostéochondrite disséquante.
La flèche orange indique des franges synoviales.
Les corps libres sont enlevés à l’aide d’une pince par de toutes petites ouvertures. Ils sont complètement recouverts de cartilage.
Traitement de l’épicondylalgie (épicondylite-tennis elbow)
La tendinite latérale du coude, encore appelée épicondylite ou tennis elbow est rarement traitée par la chirurgie. L’évolution spontanée est favorable en 6 mois à 1 an le plus souvent sans aucun traitement. Il est habituellement recommandé de faire de la rééducation et des traitements médicaux ou fonctionnels. Toutefois, une méta-analyse publiée en 2015 à propos de 2280 patients n’a pas trouvé de bénéfice à ces traitements médicaux par rapport à l’évolution spontanée [Sayeg 2015].
Si des douleurs invalidantes persistent au delà de 6 mois à 1 an, la chirurgie peut être une option. La chirurgie consiste à allonger et exciser la zone malade des tendons atteints.
Ces gestes chirurgicaux peuvent être réalisés à ciel ouvert ou sous arthroscopie. Les deux techniques semblent avoir la même efficacité. L’arthoscopie a l’avantage de permettre un bilan articulaire et de diminuer la séquelle cicatricielle.
Sous arthroscopie, la lésion de la face profonde du tendon est bien identifiée. Elle sera réséquée à l’aide d’un bistouri électrique à radiofréquence sans ouverture chirurgicale.
Références:
– Sayeg ET, Strauch RJ. Does non-surgical treatment improve longitudinal outcome of lateral epicondylatis over no treatment? A meta-analysis. Clin Orthop Relat Res. 2015;473(3):1093-1107
Nettoyage articulaire en cas d’arthrose enraidissante
Excision d’une maladie de la synoviale